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Argumentaire

La révision du plan d'aménagement de la 3e correction du Rhône (PA-R3) de 2016 est dangereuse car elle remet en question et retarde :

1La sécurité des habitants et des industries

Les graves inondations de cet été (Sierre-Chippis, mais aussi dans une moindre ampleur Gampel-Steg, Loèche et une rupture de digue à Sion) ont démontré que la correction du Rhône est urgente. De nombreux autres secteurs, habités et industrialisés, sont encore en zone de danger élevé d'inondation. Un projet de révision passe par des procédures, des oppositions, peut-être des votes parlementaires et populaires. C'est donc un processus lent avec de nombreuses étapes et dont le résultat est incertain. Nous ne voulons pas prendre le risque d'une nouvelle catastrophe dans les zones habitées et dans les zones industrielles non protégées.

2Le bon usage des deniers publics fédéraux et cantonaux

Nous n'avons aucune garantie d'obtenir le financement fédéral pour le nouveau projet, car il devra être à nouveau entériné par la Confédération qui en finance le 65% sur une enveloppe totale de 3,6 milliards. Celle-ci se montrera d'ailleurs intraitable sur le respect des normes de sécurité. Le Valais prendrait-il le risque de perdre 2,3 milliards d'investissements ?

3La défense des emplois liés à la correction prévue

En 2015, l'Association valaisanne des entrepreneurs et les syndicats avaient estimé que la réalisation de la troisième correction du Rhône créerait près de 700 emplois en Valais. Un projet revu à la baisse diminuera les retombées économiques pour le Valais. Nous ne voulons pas perdre des emplois pour les entreprises valaisannes et priver la population d'opportunités professionnelles.

4Un fonctionnement transparent et démocratique de l'Etat

Réviser un projet sur lequel le peuple a voté ne respecte pas le processus démocratique. Si les Valaisans ont formellement voté sur le financement du projet, dans leur esprit, ces investissements n'étaient pas un chèque en blanc pour n'importe quelle correction du Rhône mais étaient clairement liés à Rhône 3, dont les contours ont été largement débattus au parlement et dans les médias pendant la campagne. Nous demandons que le gouvernement respecte les processus démocratiques et renonce à son projet de révision d'un projet voté par le peuple, le 14 juin 2015, par 57% des voix. Par ailleurs, la manière dont est menée cette révision laisse songeur : aucune prise en compte des critiques émises par les spécialistes, opacité, disparition quasi-totalité du dossier de 2016 du site du Service des dangers naturels, très peu de consultation avec les partenaires du projet de 2016.

5L'équité de traitement entre les régions du Valais

La région de Viège bénéficie aujourd'hui d'une protection contre les crues élevée grâce à la réalisation anticipée de la mesure étudiée dans le PA-R3 (2016). Pourquoi les autres régions n'auraient-elles droit qu'à des corrections minimalistes ? Un tiers de la population valaisanne vit en plaine, principalement dans les villes. Cette population a droit à une correction qui assure sa sécurité, protège ses infrastructures, améliore sa qualité de vie.

6Une conception moderne de la protection contre les crues

Une conception moderne de la lutte contre les crues ne tient pas seulement compte des questions de protection, mais prend également en compte les autres aspects du développement durable, les enjeux écologiques et économiques. Une révision de l'emprise du projet ou un abaissement des objectifs de sécurité avaient été jugés non négociables par la Confédération. Le PA-R3 2016 est un projet de protection contre les crues, il n'est pas un projet de revitalisation. C'est un projet qui doit, pour être conforme aux bases légales, atteindre des objectifs que la Confédération a jugé équilibré. Tout en apportant une solide sécurité à la plaine, le PA-R3 2016 permet également d'offrir à la population valaisanne de nouvelles zones de détente et de nature de grande qualité.